Si l'on parcourt les chroniques écrites durant cette période, on constate que le récit s'attache bien moins souvent aux intrigues politique qu'aux événements dramatique qui ponctuent la vie du temps : mauvaises récoltes, épidémies, révoltes paysanne. Les années 1481-2 furent en effet catastrophique pour les récoltes, cela devait se renouveler quelques années plus tard en 1501-2 puis dans les années 1529-31. Aux mauvaises récoltes et privations, suivirent, comme c'est souvent le cas des épidémies, par ailleurs aujourd'hui difficilement identifiable. Les organismes affaiblit par le manque de nourriture constituant terrain de prédilection des épidémies, il ne faut guère s'étonner de les trouver, comme celle de 1502, dans le sillage de mauvaises récoltes. Enfin un événement devait, à partir du milieu des années 1490, marquer plus encore les esprits, l'apparition de la syphilis. Particulièrement horrible cette affectation marquant d'opprobre celui qui en porte les traces, devait sournoisement se répandre ville après villes, années après années.
Sur le plan social des troubles intermittent éclatèrent, suscité par le mécontentement des paysans et parfois teinté d'inquiétant accents Néo-hussite comme en mai 1476, à Niklashausen en Franconie, ou un mystique, Hans Böhm, plus connu sous le nom du joueur de tambour de Niklashausen mena une violente révolte inspiré par des visions de la Sainte vierge. D'autres révoltes, comme celle de la bannière des Bundschuh à Schlettstadt en 1493, ou celle du « pauvre Konrad » en Souabe dans l'année 1514, devaient se succéder jusqu'à l'extraordinaire et meurtrier soulèvement général de 1525.
Ces différentes révoltes qui parcourent le sud de l'Allemagne entre la fin du XVe et le premier tiers du XVIe ne sont pas autre chose qu'une manifestation visible et violente de problémes démographiques et économiques latent. Tout d'abords sur le plan démographique, la peste noire de 1348 à eut des conséquences profondes et encore largement perceptible un siècle et demi plus tard, à tel point que la population de nombreuses villes Allemandes semble encore en déclin ou du moins en stagnation jusqu'au début de la seconde moitié du XVe siècle. Il faudra en effet attendre le cour des années 1470 pour voir la population des villes de nouveau augmenter. L'une des conséquence les plus capitales de cette croissance démographique, réside dans le fait que celle-ci modifie profondément le contexte économique. Si ce redémarrage provoque effectivement un enrichissement des villes, il est également responsable de l'inflation, accentuant par là, plus profondément encore la disparité des richesses.
A titre d'exemple, voici reproduit ci-dessous un tableau (1) illustrant la croissance et la répartition des richesses a Ausburg entre 1475 et 1526
| 1475 | 1498 | 1512 | 1526 |
Habenichtse * | 2958 (66%) | 2331 (47%) | 2476 (45%) | 3749 (53%) |
Inférieur | 1449 (32%) | 2449 (50%) | 2773 (51%) | 3016 (43%) |
Supérieur à | 78 (2%) | 171 (3%) | 230 (4%) | 271 (4%) |
| 4485 | 4951 | 5479 | 7036 |
(1) Extrait de : Michael Baxandall, Limewood sculptor of renaissance Germany, yale university, 1980, P. 2. Tableau adapté des travaux de R. Kiessling, Burgerliche gesellshaft und kirche in Ausburg im spätelmitelalter, Ausburg, 1971, P.44-8.
(2) Traduit librement de : Michael Baxandall, Limewood sculptor of Renaissance Germany, Upper germany, P2.
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